Argentine – El Calafate en Patagonie

La Patagonie ce sont des terres vierges et sauvages, des paysages de glace magnifiques, des montagnes majestueuses et des fjords envoûtants. Située au sud de l’Amérique du Sud, à cheval entre le Chili et l’Argentine, elle faisait partie des destinations lointaines qui me faisaient rêver. 

Autant de raisons qui m’ont donné envie de partir à sa découverte. Comme nous étions en Argentine, il était impensable de ne pas y aller.

Nous n’avions que trois jours et avons dû faire une selection parmi les possibilités qui s’offraient à nous. Notre choix s’est porté sur El Calafate, dans la province de Santa Cruz, au pied de la Cordillère des Andes.

Nous avons donc pris l’avion de Buenos Aires à El Calafate, réservé trois nuits sur place et deux tours organisés. 

  • Visite du Glacier Perito Moreno dans le Parc national Los Glaciares
  • Randonnée autour d’El Chaltén

Et pour notre dernière matinée, nous avons décidé de visiter la réserve Laguna Nimez d’El Calafate.

La Patagonie

Pour commencer, d’où vient le nom Patagonie ?

Il vient du mot espagnol patagón

L’explorateur Magellan a utilisé ce terme pour décrire les tribus indigènes de la région, considérés alors comme des géants. Les Patagóns étaient les Tehuelches qui étaient apparament plus grands que les Européens de l’époque. C’est ainsi qu’une hypothese dit que patagón serait un dérivé de pata ou pied, et que Patagonie voudrait dire « terre des grands pieds ».
Les historiens n’ont toujours pas validé cette supposition ! Cependant, les premières cartes du Nouveau Monde mentionnent cette partie de terre comme la « région des géants ».

El Calafate

El Calafate est un charmant village situé au bord du champ de glace au sud de la Patagonie dans la province argentine de Santa Cruz. Il est connu comme la porte d’entrée du parc national Los Glaciares. Les gens viennent ici pour découvrir le glacier Perito Moreno et la région d’El Chaltén.
Si auparavant la région vivait de l’élevage des moutons pour la laine, le tourisme y est aujourd’hui devenu l’activité principale.

Le nom de la ville vient d’une plante, le calafate qui pousse en abondance dans la région. Les baies du calafate ressemble aux myrtilles, et de la même manière, elles sont utilisées pour faire des confitures, des liqueurs, des bonbons et des pâtisseries.

Elle est un symbole de la Patagonie.

La région a aussi son proverbe…

Quien come el calafate vuelve por más – Celui qui mange du calafate revient pour en avoir plus.

…qui a son histoire, ou plutôt, ses deux histoires.

La première parle d’une femme âgée de la tribu des Tehuelches, des nomades qui parcouraient la Patagonie, vivant de chasse et de cueillette.

Un hiver, alors que le clan s’apprêtait à partir, la vieille femme, trop faible, resta seule pour endurer la saison froide. Elle était convaincue qu’elle allait mourir de froid quand par magie, elle se transforma en buisson de calafate. Les oiseaux trouvèrent refuge dans ses branches et mangèrent ses baies à la belle saison. Et depuis ce temps-là, ils reviennent chaque année pour se délecter de ce succulent fruit.

L’autre fable, la plus populaire, est celle d’une belle jeune femme, Calafate, fille du chef Aonikenk. On disait qu’elle avait des yeux d’une magnifique couleur dorée.

Un jour, Calafate rencontra Selknam, un garçon issu d’une tribu rivale. Ils tombèrent éperdument amoureux, mais sachant qu’ils ne pourraient jamais se marier, ils élaborent un plan pour s’enfuir ensemble.

Lorsque Aonikenk découvrit le stratagème il devint furieux. Convaincu que l’esprit maléfique Gualicho possédait sa fille, il se rendit chez un chaman pour lui demander de contrecarrer l’évasion. Ce dernier transforma alors Calafate en buisson, dont des fleurs jaunes avaient la couleur de ses yeux dorés.

Le jour du départ, alors que Selknam cherchait Calafate, il réalisa qu’elle avait été transformée en buisson. Mais le bosquet était fait d’épines, et il ne put ni l’approcher ni la toucher. Une immense tristesse le saisit et il mourut le cœur brisé.
Le chaman, se repentant de la peine causée aux jeunes amants, eut pitié d’eux. Il transforma les fleurs jaunes en baies violettes, un symbole du cœur du Selknam, afin que les deux puissent rester ensemble.

Le légende vient de cette passion, car quiconque mange les baies tombe sous le charme intemporel de ces amoureux patagoniens et est obligé de revenir.

Rien de tel qu’une belle histoire d’amour pour rendre une légende inoubliable !

Après ces belles histoires, il est temps de revenir à nos visites.

😍 Une journée à la découverte du glacier Perito Moreno

Le glacier Perito Moreno

Notre programme:

  • 9h00 : Départ d’El Calafate en direction du Parc national Los Glaciares
  • Pause photos sur la route.
  • 11h30: Embarquement au port de Muelle Bajo Las Sombras pour un tour de bateau sur le bras Rico du lac Argentino
  • 13h00: Pause déjeuner et promenades face au glacier aux Passerelles du glacier Perito Moreno
  • 15h30: Retour à El Calafate
Curva de los Suspiros, Courbe des Soupirs, où nous avons vu pour la première fois le glacier Perito Moreno.

Un peu sur le glacier Perito Moreno

Le glacier Perito Moreno est situé dans le parc national Los Glaciares, dans le sud-ouest de la province de Santa Cruz. Il a été nommé d’après l’explorateur Francisco Moreno, un pionnier qui a étudié la région au 19e siècle. Il a en son temps joué un rôle majeur lors du conflit concernant la frontière entre l’Argentine et le Chili.

En raison de sa taille et de son accessibilité, Perito Moreno est l’une des principales attractions touristiques du sud de la Patagonie.

Il mesure 30 km pour une surface de 250 km². C’est un des rares glaciers à maintenir un état d’équilibre; il accumule de la masse au même rythme qu’il fond.
Il doit sa renommée à son mouvement continu, un phénomène cyclique d’avancée et de recul continus avec des chutes spectaculaires de gigantesques blocs de glace dans les eaux. 

Une autre particularité du glacier est qu’il crée d’une manière cyclique un barrage qui divise en deux le fjord du Lac Argentino

La formation du barrage

Entre juin et avril, la poids de la glace fait avancer le glacier d’environ deux mètres par jour sur le fjord.

Lorsqu’il atteint la côte de la péninsule de Magallanes — point “rupture” sur la carte —, il divise le lac en deux parties, le Brazo Rico (Bras Rico) et le Canal de los Témpanos (Canal des Icebergs).
Le niveau du Brazo Rico monte alors et peut aller jusqu’à 30 mètres au-dessus de sa hauteur normale.

La pression de l’eau sur le barrage va petit à petit créer un exutoire, un petit passage qui va au fil des semaines se transformer en un pont de glace, qui va finalement s’écrouler avec fracas. Le spectacle est réputé comme l’un des spectacles naturels les plus impressionnants au monde.
Ce cycle barrage-pont de glace-rupture se reproduit naturellement.

Mais le glacier est capricieux. Le 11 mars 2018, en effet, le pont de glace s’est effondré durant la nuit. Personne n’a pu en profiter…

Le glacier depuis la Courbe des Soupirs

Notre tour en bateau

Le tour a duré une heure. Le bateau nous a amené jusqu’au bord du glacier que nous avons longé. La bonne nouvelle fut que nous avons pu sortir sur le pont pour profiter de cet incroyable spectacle.

Les différents tons de bleu qui apparaissent sur le glacier sont intenses et uniques. Les craquements de la glace, les chocs des blocs qui se détachent et tombent dans l’eau, le bruit souterrain qui s’échappe des grottes sous-glaciaires pendant qu’il avance le rendent vivant. J’aurais pu rester des heures à le regarder si le froid ne m’avait pas rattrapé.

Le bord du glacier mesure 5 km de large…
…avec une hauteur d’environ 170 m dont environ 80 m au-dessus de l’eau

Pour compléter ce tour de bateau, il existe deux options de randonnées sur le glacier. Un « mini-trekking » d’une heure et demie, et une version « grande glace », qui dure généralement cinq heures.
Par contre, j’ai trouvé cela extrêmement cher, même s’il paraît qu’un « whisky on the rock » avec des glaçons du glacier vous attend au sommet !

Le départ des randonnées à gauche du glacier

Les passerelles Perito Moreno

Les plus belles vues sur le glacier. Il y en a pour tout le monde, chaque passerelle offrant un panorama fantastique.

La carte des passerelles. Les temps de parcours sont exagérés, et le challenge, ce sont des marches d’escalier.

Nous les avons toutes parcourues, avec des arrêts prolongés sur les balcons situés à différents niveaux, dans l’espoir d’apercevoir un gros bloc de glace se détacher et tomber avec fracas dans l’eau laiteuse — cette couleur est due au sable créé par le frottement du glacier sur le sol et qu’il charrie lors de son déplacement.
Mais nous n’avons vu que de petits décrochements, qui produisaient cependant de beaux remous.
J’imagine le bonheur des témoins de l’effondrement du pont de glace !

Cela doit être magique !

Le Canal des Icebergs
Des blocs prêts à tomber !
L’endroit où le barrage se forme

Nous avons dû lutter pour quitter les passerelles et retourner au bus, car nous avions toujours l’espoir que notre patience allait être récompensée.

😍 Une journée dans les montagnes d’El Chaltén

Notre programme:

  • 8h00 : départ d’El Calafate en direction d’El Chaltén
  • Pause petit-déjeurner sur la route.
  • 11h30: arrivée à El Chaltén – Choix entre une découverte des alentours en bus agrémentée de petites marches ou randonnée libre.
  • 15h30: retour à El Calafate

Nous avons choisi la randonnée libre.

El Chaltén, la capitale argentine du trekking, est un petit village de montagne de 350 âmes dans le parc national Los Glaciares.
Il est situé sur la rive du Rio de las Vueltas, et est dominé par deux immenses sommets très connus pour l’escalade, le Mont Torre et le Fitz Roy.
C’est également une base populaire pour la randonnée. De nombreux sentiers existent, dont certains proposent des zones de camping plus ou moins aménagées. Il y a des toilettes rudimentaires !

En hiver, la neige et la glace isolent la ville et rares sont les touristes qui s’y aventurent, fuyant le climat très rude de cette période de l’année.

Le nom d’El Chaltén

Avant de devenir le nom du village, El Chaltén était l’ancienne appellation du Fitz Roy.

En Tehuelche, chaltén signifie « montagne fumante ». Comme le sommet de la montagne est pratiquement toujours sous les nuages, les premiers habitants pensaient que c’était un volcan. Ils la baptisèrent donc El Chaltén. 
Mais en 1877, l’explorateur argentin Francisco Moreno la renomma Fitz Roy, en hommage à Robert FitzRoy, le capitaine du deuxième voyage du navire anglais le HMS Beagle dans les années 1830. 

Notre randonnée

Nous avons parcouru le sentier du Fitz Roy jusqu’à Laguna Capri en passant le mirador du Fitz Roy. Puis, nous sommes allés à la Cascade del Rio de la Cascada (qui n’est pas sur la carte), dont le départ du sentier se trouve à gauche du panneau ci-dessus.

La météo était capricieuse le jour de notre escapade à El Chaltén. Nous avons démarré notre promenade sous une petite bruine froide entrecoupée de rayons de soleil, mais au fur et à mesure de notre avancée, la neige a commencé à tapisser le chemin, et la pluie s’est transformée en giboulées.  Avril ici est le début de l’hiver.

Mais nous étions bien équipés, ce qui nous permit d’apprécier la randonnée.

Ce que nous aurions du voir…
… ce que nous avons vu !

Bien sûr, les vues panoramiques étaient complètement bouchées, mais la découverte du lac, notre destination, a été une belle surprise. On se serait cru dans un décor en noir et blanc.

Nous nous sommes assis quelques minutes, mais le froid nous a poussés à repartir à peine notre sandwich avalé.

Comme par enchantement, les nuages ont commencé à se lever pendant la descente.

De retour à notre point de départ, nous avons alors pris le sentier de la cascade.

Notre journée touchait à sa fin, et nous n’avions toujours pas vu le Fitz Roy, toujours caché dans le brouillard. Nous étions vraiment déçus, mais n’avions pas d’autre choix que de rentrer.

J’avoue que le chemin en lui-même n’a pas de grands intérêts. Il est en fond de vallée, il n’y a pas de vue et une grande partie longe une route en terre qui mène à une aire de stationnement au pied de la chute d’eau.

Après 3 km de marche, nous avons finalement atteint la cascade, et nous nous sommes accordé une petite pause avec en fond le bruit de l’eau qui coule… Ambiance zen.

Et finalement…

… alors que nous étions dans le bus, le ciel s’est dégagé pour nous permettre d’apercevoir le sommet tant attendu.
Notre chauffeur s’est arrêté pour que nous puissions admirer l’impressionnante chaîne de montagnes, avec en son centre l’unique Fitz Roy.

Il aurait été vraiment dommage de rater ce panorama
Les montagnes aux alentours

😍 La réserve Laguna Nimez, un site pour l’observation des oiseaux.

Nous avons profité de notre dernière matinée à El Calafate pour partir à la découverte des flamants roses sur les rives du lac Argentino, un des plus grands d’Argentine.

En toile de fond les premiers sommets enneigés de la Cordillère des Andes

Nous ne sommes pas des fans d’oiseaux, mais avons quand même loué des jumelles. Armés d’un guide sur la faune et la flore de la réserve, nous sommes partis pour notre exploration.
Le paysage était sublime, le soleil radieux, et flâner en scrutant la nature, un moment à part.
Un sentier facile d’accès de 3 km serpente dans cette zone humide. Il est agrémenté de panneaux explicatifs et de miradors qui permettent aux promeneurs de s’arrêter pour des pauses studieuses.

Nous avons tenté notre chance, et je dois vous avouer que nous n’avons pas vu grand-chose, mais nous avons vraiment passé un agréable moment. Nous sommes restés plus de deux heures à nous promener dans cet endroit calme et reposant.

Et les flamants roses étaient bien là.

Le mot de la fin

Ce séjour était fantastique.

Par contre, avec le recul, nous aurions dû prévoir un jour supplémentaire pour avoir l’occasion de faire une autre randonnée autour d’El Chaltén. Comme nous avons effectué l’aller-retour depuis El Calafate dans la journée, nous n’avons eu que 3 h 30 pour nous promener. C’était un peu court pour pleinement profiter des montagnes.
Surtout qu’il est très facile de trouver un bus d’El Calafate à El Chaltén et de passer une nuit sur place. De plus, les sentiers sont très bien signalés, donc il n’y a pas besoin de guide.

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