Ces deux îles, voisines de l’île Praslin, sont définitivement des immanquables. L’île Curieuse pour son sanctuaire de tortues géantes, et l’île Saint-Pierre pour être un spot formidable de plongée.
Plusieurs agences aux Seychelles proposent des tours qui partent à leur découverte. Nous en avons donc réservé un d’une demi-journée et pris rendez-vous pour le lendemain à 10 h 00 sur la plage.
Notre programme:
- Départ de Praslin pour une traversée sur une barque à moteur jusqu’à Curieuse
- Visite de Curieuse et de son sanctuaire de tortues géantes, suivi d’une randonnée à travers l’île.
- Deuxième traversée en bateau de Curieuse à Saint-Pierre
- Une heure de plongée avec tuba
- Retour à Praslin
Le départ pour une demi-journée de rêve !
Nous rejoignons notre guide et après avoir rempli les formalités, nous voilà partis en mer.
À quelques centaines de mètres de la plage, nous contournons une toute petite île, l’île Chauve-souris. Elle est privée et abrite un hôtel de luxe de cinq chambres.
Je crois savoir d’où vient son nom, car quand nous sommes passés à côté, nous avons vu tournoyer des chauves-souris frugivores au-dessus des bâtiments !
Île Curieuse
Après une dizaine de minutes, nous arrivons à Curieuse, une petite île de 3 km2 dont les seuls habitants sont les employés et les chercheurs qui travaillent au centre de recherche et de sauvegarde des tortues d’eau et des tortues Aldabra géantes des Seychelles.
Notre guide nous dépose à Baie Laraie. Nous convenons d’une heure de rendez-vous à laquelle il viendra nous récupérer à Anse José, payons notre ticket d’entrée pour le sanctuaire au petit kiosque sur la plage (environ 15 euros) et nous dirigeons impatients vers les fameuses tortues.
Il faut reconnaître que c’est la raison principale de notre venue sur l’île.
Le sanctuaire des tortues géantes
Le sanctuaire est un grand parc ombragé entouré de quelques maisons, les locaux du centre. Une vingtaine de tortues géantes sont juste devant nous, en liberté. Elles se sont réfugiées à l’ombre des arbres, car il fait déjà chaud en cette fin de matinée. Elles aiment également trouver de la fraîcheur dans des mares de boue.
On peut se promener parmi elles sans crainte. Beaucoup sont endormies, alors que d’autres se prêtent volontiers au rituel des caresses.
Ces tortues ont un grand cou qui s’étire et leur permet de manger les feuilles des arbres en hauteur. Pour les plus grosses tortues, il peut atteindre un mètre.
C’est donc vraiment surprenant de les voir l’étendre et s’agrandir pour venir chercher plus de câlins ! Elles se haussent même sur leur pattes, comme si elles se mettaient sur « la pointe des pieds » pour nous montrer qu’elles en veulent encore. J’avoue qu’elles deviennent alors assez impressionnantes.
Pendant le saison sèche, les tortues se contentent de l’eau contenue dans les végétaux qu’elles mangent. Par contre, les jours de pluie, elles peuvent enfin se désaltérer, et boivent l’eau des flaques par les narines.
Les tortues à Curieuse
Les tortues géantes ont été réintroduites sur Curieuse entre 1978 et 1982, ayant pratiquement disparue après les premières années de la colonisation des Seychelles. Elles représentaient alors une importante ressource en viande pour les marins qui accostaient aux Seychelles.
Le centre héberge une nurserie où les bébés sont gardés jusqu’à leurs cinq ans pour être ensuite remis en liberté. L’espérance de vie des tortues géantes est de 150 ans.
Les Seychellois ont un faible pour elles et les considèrent comme des animaux de compagnie. On peut en voir dans les jardins des maisons dans certains villages.
C’est dans un de ces villages, lors d’une de nos balades, que nous avons assisté à cette belle scène!
L’île est aussi un lieu de nidation des tortues d’eau…
En 1910, quand Curieuse était une île privée, une digue avait été construite dans l’eau afin de former une piscine dans laquelle les tortues d’eau pleines étaient gardées. L’idée de créer cet élevage n’ayant pas connu le succès escompté, le projet a été abandonné. Le mur servit alors de pont pour passer de Baie La Raie à Anse José.
Aujourd’hui, il n’en reste que quelques ruines, un tsunami en décembre 2004 en ayant détruit la majeure partie.
…et une belle réserve naturelle
Curieuse est aussi reconnue pour ses espèces endémiques, et est également le seul lieu avec la Vallée de Mai où l’on trouve des cocos de mer.
Randonnée de Baie Laraie à Anse José, via Anse Badamier.
Nous avons parcouru les deux chemins tracés de l’île. Il nous a fallu deux heures pour rejoindre Anse José depuis Baie Laraie, incluant l’aller-retour à Anse Badamier et une petite baignade sur sa magnifique plage.
C’est une belle randonnée, très sauvage, et Anse Badamier est un lieu paradisiaque.
Comme pour toutes les randonnées, je recommande des baskets ou des sandales de marche.
La promenade en images
Et c’est parti ! Il est impossible de rater le départ.
Le palétuvier rouge est une espèce indigène des Seychelles. Il pousse dans les eaux salines ou saumâtres côtières formant des forêts appelées mangroves. Il absorbe l’eau douce et rejette l’eau de mer, et ses nombreuses racines échasses l’aident à absorber l’oxygène. Les graines germent sur l’arbre et développe une première longue racine pointue. Lorsque le fruit se détache, cette racine s’enfonce dans la vase et permet à la nouvelle plante de pousser.
Le bois de palétuviers était utilisé pour la construction, et est encore utilisé aujourd’hui pour la confection des pièges à poissons.
Biome inestimable, la mangrove est une pouponnière pour un très grand nombre d’espèces animales et végétales.
La nature est superbe, les couleurs flamboyantes et la vue panoramique qui s’ouvre devant nous à couper le souffle.
Nous avons atteint le sommet et attaquons la descente vers Anse Badamier.
Après une petite baignade à laquelle nous n’avons pas pu résister, nous repartons par le même sentier jusqu’à la mangrove, et prenons ensuite la direction de la maison du docteur.
Il manquait quelques panneau de direction quand nous sommes venus, mais le chemin est facilement repérable. Il suffit juste de slalomer entre les crabes !
La maison du docteur et La léproserie
Avant de rejoindre Anse José où notre bateau nous attend, nous prenons le temps de visiter la maison du docteur. Nous avons alors découvert que Curieuse a longtemps été un camp pour lépreux.
Son histoire en bref
Malgré l’opposition des habitants de Praslin et de la Digue, la léproserie fut construite en 1833, sans aucune aide financière extérieure au pays.
Les premiers malades étaient des esclaves africains venant de Maurice et abandonnés par leur maître sur différentes îles de l’océan indien.
En 1900, le gouvernement décide de fermer l’établissement et de transporter les malades sur l’île Ronde, située un peu plus loin au large de Praslin. Mais en 1937, les malades sont rapatriés sur Curieuse dans de nouveaux bâtiments, et le camp de Ronde fermé.
Ce n’est qu’en 1965 que le camp de Curieuse est à son tour complètement fermé et les derniers malades transportés dans un hospice à Victoria où ils sont soignés.
Île Saint Pierre
C’est une île minuscule, un piton rocheux, sur lequel on n’accoste pas. Par contre, c’est un spot incroyable à ne pas manquer si vous aimez la plongée.
Après confirmation de notre guide que les courants étaient favorables, nous avons sauté à l’eau et entamé le tour du « gros rocher” pour explorer les fonds marins. Car le plus beau se trouve derrière l’île, là où l’eau est plus profonde.
Et là, à peine ai-je mis la tête sous l’eau que j’ai réalisé que nous étions littéralement entourés de poissons. Ma surprise a été tellement grande que j’ai dû revenir à la surface pour reprendre ma respiration et revenir au calme. Il faut avouer que je ne suis pas super à l’aise avec un masque et un tuba. Et c’était la première fois que je me retrouvais au milieu de tant de poissons non farouches, nageant à moins de 10 cm de nous. Incroyable ! Il y en avait des centaines, tous plus colorés les uns que les autres. Nous avons même vu un petit requin qui nageait avec son allure tranquille et sûr de lui.
Un peu comme dans le dessin animé « le monde de Némo », quand on découvre la ville sous-marine !
Après une heure d’émerveillement dans une eau si claire et si chaude qu’on aurait pu y rester des heures, il était tant de repartir.
Nous avons entamé notre dernière traversée jusqu’à Praslin avec des images plein la tête. Il ne nous restait alors plus qu’à profiter d’un bon repas et d’un repos bien mérité sur la plage.
Le mot de la fin
Les Seychelles est un archipel magnifique avec une flore et une faune incroyables et l’implication du pays à maintenir toute cette beauté est exemplaire. Même l’hymne du pays créé en 1996 reflète cet état d’esprit : « Préservons la beauté de notre pays – La richesse de notre océan – Un héritage très précieux – Pour le bonheur de nos enfants. »
Et c’est cette beauté sauvage, intacte et accessible qui m’a touché le plus — notre rencontre avec les tortues, notre randonnée sur cette montagne vierge de toute habitation, notre découverte de la vie sous-marine. J’ai eu l’impression que les animaux continuaient leur vie sans craindre les humains, et qu’ils nous autorisaient à être là, tout simplement, pour pouvoir les admirer.
Bonjour,
Un grand merci pour le récit de votre séjour aux Seychelles. Vos photos et le texte qui les accompagne ne font qu’augmenter notre impatience de découvrir à notre tour ses îles. Beaucoup de tour opérateur propose des visites guidées mais nous aurions aimé être déposés comme vous l’avez fait et faire la visite de l’île comme bon nous semble. Auriez-vous une agence à nous recommander ? Merci par avance. Cordialement. Aurélie