Aix-les-Bains se situe dans en Savoie, région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le sud-est de la France.
J’ai vécu plusieurs années à Aix-les-Bains sans jamais avoir pris le temps de la découvrir.
J’avais bien remarqué ses beaux palaces, témoins de son histoire fastueuse, ou aperçu des indices sur une « reine anglaise », qui, par ses multiples venues, aurait contribué à sa notoriété, mais sans plus de curiosité.
Pour vous (et pour moi aussi 😊), j’ai décidé de retourner dans « l’Aix des années 1900 », pour en apprendre d’avantage.
Vous venez avec moi ?
Aix-les-Bains est réputée pour son thermalisme. Quatrième ville thermale française, elle propose des cures médicalisées pour les affections rhumatologiques et les troubles respiratoires. Dédiée au bien-être, elle offre aussi des séjours de remise en forme et de détente dans ses centres de balnéothérapie.
Mais Aix-les-Bains, a aussi son joyau, le Lac du Bourget entouré par les Alpes du Nord et les Monts du Jura. Un véritable terrain de jeux pour tous : randonnée, VTT, escalade, canyoning, kitesurf, pêche, canoë, location de bateaux… sans oublier la détente sur la plage et les balades le long de l’esplanade.
Et pour prolonger le plaisir, son centre-ville piéton invite à la flânerie entre palaces, jardins ombragés, boutiques de charme et bonnes tables.
La découverte d’Aix-les-Bains
Notre visite commence au cœur de la ville, aux Anciens Thermes, également appelés Thermes Pétriaux, du nom de l’architecte qui a supervisé leur agrandissement entre 1932 et 1934.
Son hall art-déco
Le grand mur qui accueille l’ancienne « buvette » a été réalisé en céramique et décoré de mosaïques. Ces décorations ainsi que les tesselles en forme de gouttelettes évoquent le ruissellement de l’eau de source.
Le hall s’articule autour du puits central, offrant une vue imprenable sur une fontaine dominée par une sphère recouverte de mosaïques. Cette œuvre symbolise l’origine des eaux d’Aix-les-Bains, puisées dans les profondeurs de la terre, d’où elles tirent leurs propriétés thermales.
Si l’on observe attentivement les garde-corps en ferronnerie qui entourent la fontaine, on y découvre des jets d’eau stylisés, symboles d’Aix-les-Bains.
Avant de poursuivre, prenons un moment pour en apprendre davantage sur le thermalisme à Aix-les-Bains. C’est en effet grâce au développement de cette activité que la ville est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
Aix-les-Bains et le thermalisme
La construction du premier établissement thermal a été ordonnée au 18e siècle par le roi de Sardaigne Victor Amédée III.
Le thermalisme est en vogue, et Aix-les-Bains saisit cette opportunité. De nombreuses personnalités, dont la famille Bonaparte, viennent se soigner ici. Les premières infrastructures hôtelières voient le jour, et le nombre de curistes triple en six ans, atteignant 1200 en 1808. La ville décide alors de se parer de ses plus beaux atours.
L’Annexion de la Savoie à la France en 1860 favorise un nouvel essor du thermalisme, en supprimant les obstacles douaniers. Des palaces et des maisons de villégiature sont construits pour accueillir les plus fortunés et les étrangers.
Aix-les-Bains devient ainsi la cité de villégiature par excellence où se côtoient les célébrités de l’époque. On dit d’elle qu’elle est « la station des reines et la reine des stations ».
La reine Victoria et Aix-les-Bains
Mais comme beaucoup aiment à le dire, la reine d’Aix-les-Bains, c’est la reine Victoria.
Entre 1885 et 1890, la reine Victoria séjournera à Aix-les-Bains sous le titre de ‘Comtesse de Balmoral‘. En 1885, elle accompagnera sa fille en cure, puis reviendra deux fois pour le plaisir.
Elle, si austère, aime séjourner dans cette ville réputée pour sa frivolité, attirée par son ambiance de luxe et de paillettes.
Les Anglais, étonnés par cet engouement, suivront les pas de leur reine et débarqueront à Aix-les-Bains.
Aujourd’hui, certains bâtiments portent encore son nom, et des sports anglais comme l’aviron, le golf, le tennis ou les courses hippiques, introduits sous son impulsion, perdurent encore aujourd’hui.
La fin de l’apogée d’Aix-les-Bains
Suite aux deux guerres mondiales, l’image du thermalisme va se transformer. Le thermalisme élitiste cède progressivement la place à un thermalisme de masse. Les palaces et grands hôtels, dépourvus de leur clientèle, ferment entre 1950 et 1965, pour être reconvertis en appartements.
Cependant, on peut encore percevoir et imaginer la splendeur d’Aix-les-Bains à son apogée. De nombreux bâtiments magnifiques, érigés pendant cette période, ont été admirablement restaurés et entretenus.
Les palaces d’Aix-les-Bains
Le plus impressionnant était le prestigieux complexe Royal-Splendide-Excelsior, construit au-dessus des Anciens thermes, sur le coteau. Aujourd’hui, les trois bâtiments ont été transformés en habitations.
Si vous empruntez la rue George 1er jusqu’à l’Excelsior, vous pourrez encore apercevoir une partie du couloir du côté du Splendide qui reliait les deux bâtiments en passant au-dessus de la route.
Grand Hôtel international
Le grand hôtel international était le fleuron des hôtels aixois avant d’être fermé en 1990, suite à deux incendies. Seules les façades ont pu être conservées.
Au début des années 2000, il a été restauré et transformé en habitations.
Hôtel Beau-Site
Le premier grand hôtel construit entre 1881 et 1883. Comme beaucoup de ses pairs, il possède une annexe, la « Villa Beau-Site » construite en 1887. Il fut vendu en appartements à partir de 1967.
Hôtel Astoria
Un des rares palaces à toujours officier en tant qu’hôtel.
Il a été entièrement rénové en 1992 avec la participation de l’École des Beaux-Arts de Chambéry, une ville voisine, qui a refait la décoration de la salle à manger.
Si on lève la tête, on peut apercevoir son toit fait de longs pans brisés avec des lucarnes ainsi qu’une verrière polygonale au sommet.
Le Panoramic
Son histoire diffère de celle des autres palaces. En 1929, au début de sa construction, il était destiné à devenir le plus grand et le plus moderne des palaces.
Malheureusement, la compagnie chargée de son financement fait faillite, et en 1931, le bâtiment est vendu en cours de construction. Les façades sont conservées, mais le projet change : il sera finalement reconverti en habitations.
Hôtel Bernascon
Édifié entre 1897 et 1900 il cesse son activité en 1956 et est vendu en copropriété en 1960.
D’autres améliorations viennent également enrichir la ville
Le centre-ville est repensé, et de nouveaux quartiers sont créés en fonction des activités. Les noms de ces quartiers perdurent encore aujourd’hui à travers les différentes places de la ville : Place du Marché, Place des Écoles, Place des Thermes, Place de l’Hôtel de Ville.
Après avoir exploré ces bâtiments prestigieux, il est temps de découvrir les autres trésors d’Aix-les-Bains.
L’Hôtel de ville et le parc thermal
Ces deux lieux ont en commun d’avoir appartenu aux Marquis d’Aix.
En effet, comme toute ville thermale, Aix-les-Bains se devait d’avoir un parc. En 1866, l’état acheta donc la propriété des Marquis d’Aix. Le jardin privé du château sera transformé en parc thermal, alors que le château, cédé à la ville, abritera son hôtel de ville.
Dès 1868 les premiers travaux d’embellissement du parc commencèrent pour se terminer un an plus tard pour son ouverture au public.
En 1953, le théâtre de verdure fut construit afin de permettre des spectacles en plein air.
Depuis, la seule modification survenue fut la construction de la fontaine marocaine en 2005 à l’occasion du cinquantième anniversaire des entretiens pour l’indépendance du Maroc, tenus à Aix-les-Bains en 1955.
La place du temple de Diane
Nous nous trouvons sur la place du Temple de Diane. On y trouve une magnifique fontaine, un kiosque à musique, et durant les mois d’été, on peut venir écouter de la musique et danser en plein air.
La place a aussi son histoire et ses monuments. À l’arrière de l’hôtel de ville, se trouve le « Temple de Diane » dont on peut voir les murs extérieurs et qui fut intégré au château lors de sa construction.
Cet édifice romain était certainement un Temple, comme semble le prouver son architecture. D’après une tradition médiévale, le temple a été dédié à Diane, mais il est probable qu’il l’était plus à une divinité de la source. Il existe très peu d’archives sur ce monument qui permettraient d’en connaître plus sur son histoire.
Il abrite aujourd’hui le musée archéologique.
L’Arc de Campanus
À l’autre extrémité de la place, ce monument funéraire estimé au 2ᵉ siècle est le plus ancien monument de la ville. Haut de 9 m, il est constitué d’une arcade surmontée d’une corniche et d’une frise. Mais sa fonction exacte n’est pas réellement définie.
Certains disent qu’il symboliserait le passage vers l’au-delà.
Nous quittons la place et empruntons la rue Davat pour aller admirer l’église d’Aix-les-Bains. De type romano byzantin, elle a été déplacée ici lors des travaux d’embellissement d’Aix-les-Bains au 19e siècle.
Nous longeons l’église en remontant le Boulevard des Côtes pour nous rendre au Musée Faure.
Fondé en 1949 dans une villa Belle Époque, il possède la deuxième collection en France d’œuvres de Rodin et la deuxième collection de peintures impressionnistes de France.
On y trouve également un ensemble de souvenirs des séjours aixois du poète Lamartine, dont la reconstitution de sa chambre à la pension Perrier qu’il habita en 1816 au moment de sa rencontre avec Julie Charles.
La notoriété d’Aix-les-Bains dans le paysage français est lié à ce poète. Pour en connaitre plus : Aix-les-Bains, le Lac du Bourget, Lamartine
Nous redescendons jusqu’à la rue principale, l’Avenue de Genève, en direction du monument aux morts. Nous empruntons un des passages piétons de la ville avec des escaliers. Ils ont été construits lorsque les palaces et maisons de villégiatures ont fleuri sur les coteaux d’Aix-les-Bains.
Le monument aux morts
Il commémore la mémoire des soldats morts lors de la grande guerre 1914-1918.
Au sommet, cinq soldats brandissent leurs armes en signe de victoire. Au bas de la colonne, des hauts-reliefs évoquent les quatre corps d’armes. L’artillerie, l’aviation, l’infanterie, et la marine. Deux autres groupes de statues représentent d’une part deux femmes symbolisant l’Alsace et la Lorraine ainsi qu’une mère en costume savoyard tenant son fils mourant dans ses bras.
Sur la base, deux soldats, presque entièrement ensevelis, gisent sur la terre qu’ils ont défendue.
Après avoir admiré cette œuvre, nous remontons l’avenue de Genève, et continuons sur la Rue du Casino pour nous rendre au Casino.
Le Casino Grand Cercle
Dès le 18ᵉ siècle, la ville veut créer un lieu de rendez-vous pour les étrangers. En 1824, la Société du Cercle est créée. Elle louera alors le château des Marquis d’Aix (l’hôtel de ville actuel) pour en faire des salles de divertissement et utilisera le Temple de Diane comme théâtre. À la fin du bail, la construction d’un nouveau bâtiment qui abritera le casino est décidée. Et c’est en juillet 1850 que le casino sera inauguré. Jusqu’en 1906, il sera sans cesse agrandi et embellit.
Il faut vraiment prendre le temps d’entrer et de visiter ce magnifique bâtiment. La restauration entreprise dès 1980 lui a rendu sa splendeur d’antan, et c’est un réel retour dans le passé dès qu’on franchit la porte.
Notre visite touche à sa fin. Nous retournons sur la place du temple de Diane, en empruntant la partie piétonne de l’Avenue de Genève.
Nous traversons la Place Carnot avec ses terrasses.
Un endroit très agréable pour savourer une glace ou, et je le recommande, avoir un brunch à « La Balançoire by La Bicyclette Rose ». Le meilleur brunch que je n’ai jamais eu, servi avec le sourire.
Notre visite se termine et nous en sommes ravis. Il y a cependant tellement de magnifiques bâtiments que nous n’avons pas vus, des détails dans l’architecture qui confirme le luxe dans lequel la ville a grandie. Et c’est un régal pour les yeux.
Pour conclure
Une ville dont l’architecture et la beauté parlent d’elles même. Aix-les-Bains est une ville très touristique, et les nombreuses animations et activités proposées en sont la preuve. Après cette visite qui nous en a appris beaucoup, nous allons maintenant profiter de la nature et du lac environnant. Moi qui suis fan d’activités d’extérieures, je n’ai que l’embarras du choix. Mais je pense commencer par une glace au bord de l’eau. 😊
c’est magnifique, et j’espère y habité très prochainement