Varsovie, capitale de la Pologne, est la plus grande ville du pays avec environ 1,8 M d’habitants. Sa vieille ville historique est classée au patrimoine mondial de L’UNESCO.
L’histoire de la ville est tragique. C’est une succession d’invasions, de guerres, de restrictions administratives. Mais nous allons découvrir la résilience de ce peuple qui a toujours su se relever avec fierté.
Le surnom de la ville est « La ville de Phoenix » car elle a ressuscité de ses cendres après que les raids aériens allemands aient détruit 84% de ses bâtiments en septembre 1939. Un autre épisode tragique qui ne peut être ignoré quand on parle de Varsovie est l’histoire de son ghetto.
Pour cette raison, nous avons décidé de nous inscrire pour deux visites guidées. Les « free-tours » proposent en effet différentes visites. La première sur l’histoire de la communauté juive de Varsovie et la seconde sur la découverte de sa vielle ville.
Visite de la vieille ville de Varsovie
Nous avons rendez-vous devant la fameuse Colonne Sigismond III, Place du palais royal, un des monuments les plus célèbres de Pologne.
Notre guide nous introduit la visite en nous parlant de la reconstruction de Varsovie
Après la guerre, la détermination des habitants et le soutien de la nation ont permis une reconstruction minutieuse de la vieille ville. La priorité était de garantir la survie du témoignage juif, de préserver la beauté de la ville et de créer un lieu de vie agréable.
Ce projet a été confié à des historiens de l’art, des architectes et des conservateurs qui se sont inspirés de documents d’archives et d’images pour restaurer la ville du 18e siècle. Ils ont gardé toutes les structures qui étaient restée intactes, comme le réseau de rues, l’emplacement des places et le circuit des murs. Il est surprenant de se promener sur la place du marché quand on sait qu’elle se trouve au même endroit qu’au Moyen Âge.
Les églises et les palais ont également été reconstruits selon l’architecture historique. Les artisans ont d’ailleurs utilisé les techniques d’antan pour confectionner les ornements de ces bâtiments. Et c’est ce qui fait que Varsovie est aujourd’hui une ville si charmante.
La reconstruction s’est achevée en 1960 avec le Palais Royal.
Cette reconstruction est devenue pour Varsovie le symbole d’une ville invincible.
Le Palais royal et la colonne Sigismond III
La colonne Sigismond III
Nous avançons jusqu’au pied de la statue. Elle a été édifiée en l’honneur du roi Sigismond III, qui, en 1856, a transféré la capitale de Cracovie à Varsovie. La ville était alors la capitale du regroupement du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie.
Haute de 22 mètres et ornée de quatre aigles, elle porte le roi vêtu d’une armure archaïque, tenant une croix dans une main et son épée dans l’autre.
Le Palais Royal
Le Palais Royal était la résidence officielle des rois de Pologne à Varsovie.
Sa construction commence au 16e siècle par la grande tour appelée aujourd’hui « Tour de la Cour de Justice ». Elle se poursuivra jusqu’au 17e siècle. Détruit durant la guerre contre la Suède, il sera reconstruit au 18e siècle et hébergera les appartements royaux et les bureaux de l’administration.
Il sera alors endommagé lors des bombardements du siège de Varsovie de 1939, subira de graves dégâts lors de l’insurrection du ghetto de 1944, et sera finalement complètement démoli par les Allemands en septembre 1944.
Reconstruit en 1970, il est ouvert au public en 1984.
L’intérieur comporte de nombreuses pièces toutes admirablement restaurées dont les appartements royaux. On peut admirer toutes les œuvres d’art sauvegardées durant la guerre exposées à leur emplacement d’origine.
Le château est également utilisé par le Musée National de Varsovie pour des cérémonies officielles et abrite régulièrement des expositions d’art temporaires.
On peut visiter le château, mais nous sommes arrivés trop tard et n’avons pas pu en profiter.
Un autre magnifique monument qui se trouve sur la place, l’église sainte Anne.
L’Église Saint-Anne et son belvédère
Construite au 15e siècle, elle est l’une des plus anciennes églises de Varsovie.
Sa façade de style gothique contraste avec son intérieur baroque.
Bien que la structure actuelle date de 1770, certains éléments tels que l’orgue, la chaire et le maître-autel sont eux originaux.
Le belvédère de l’Eglise Saint Anne
Comme nous le fait remarquer notre guide, il n’y a pas de clocher à l’église. Pour cette raison, une tour indépendante, la « Taras Widokowy » a été construite au 16e siècle.
Aujourd’hui, elle abrite des appartements pour les prêtres et fait office de belvédère.
Elle offre un des plus beaux points de vue sur le centre historique de Varsovie !
Comme sa visite n’était pas incluse dans notre tour, nous sommes revenus, et n’avons pas été déçus. La vue panoramique est vraiment magnifique. À inclure dans votre visite sans hésitation.
Nous quittons la Place Royale en direction de la Place du Marché de la vieille ville. Le temps est magnifique, et même si en ce mois d’avril la température est un peu fraiche, nous sommes ravis de déambuler dans la ville.
Nous prenons le temps d’admirer les monuments tous aussi beaux les uns que les autres.
Nous nous arrêtons un instant devant la Cathédrale Saint John. Cette église catholique romaine construite au 14e siècle dans un style gothique « masovien » a été le lieu de couronnement et de sépultures de nombreux Ducs de Masovie.
Le Duché de Masovie est une région géographique et historique située dans le centre et le nord-est de la Pologne.
Nous continuons notre visite et nous voilà dans « Ulica Piwna », littéralement « Rue de la bière ».
Nous traversons une jolie cour intérieure colorée, la Place Canon. Au milieu, trône une cloche en bronze du 17e siècle.
Notre guide nous raconte la croyance qui dit que si vous faites un vœu en tournant à cloche pied autour de la cloche, celui-ci va se réaliser !
Vous ne saurez jamais si je l’ai fait…
La Place du Marché de Varsovie, Rynek Starego Miasta
Cette place est le centre et la partie la plus ancienne de la vieille ville.
Les maisons actuelles ont été reconstruites entre 1948 et 1953 dans leur style du 17e siècle, quand elles étaient habitées par de riches familles marchandes.
Lors de la reconstruction, la Pologne, sous occupation russe, se devait de bâtir des bâtiments carrés, sans fioritures. Quand le gouvernement russe s’est aperçu que leurs préconisations n’avaient pas été suivies, les façades étaient déjà reconstruites. Ne pouvant pas demander une nouvelle démolition, ils ont par contre imposé que l’intérieur de chaque maison soit fait de pièces carrées toutes identiques.
J’ai du mal à imaginer ce qu’aurait été la place avec ce genre de bâtiments. Tout est si coloré et beau ! Les façades peintes et décorées donnent toute sa splendeur à la place.
Chaque côté de cette vaste place porte le nom d’un parlementaire Polonais du 17e siècle. Dekert (Strona Dekerta), Barss (Stona Barssa), Kołłątaj (Strona Hugo Kołłątaja) et Zakrzewski (Strona Zakrzewskiego).
Le dernier étage, les fenêtres sous les toits, n’est pas habitable. Il s’agissait en effet de créer un puits de lumière pour les appartements.
Au centre de la place trône la statue en bronze d’une sirène, La Sirène de Varsovie. Elle est le symbole de Varsovie depuis 1855 et se trouve sur le blason de la ville.
Bien sur, elle a sa légende 😊
Un jour, une petite sirène décida de rester sur la rive de la rivière après s’y être arrêtée. Les pêcheurs, notant que quelque chose créait des vagues, emmêlait les filets et relâchait leurs poissons, décidèrent de piéger « l’animal ». En chemin, ils entendirent le chant de la sirène, et bien sûr, en tombèrent amoureux. Cependant, un riche marchand piégea et emprisonna la sirène. En entendant ses cris, les pêcheurs décidèrent alors de la sauver….
Depuis, la sirène, armée d’une épée et d’un bouclier, aide à protéger la ville et ses habitants.
Parfois, on dit même la petite sirène de Copenhague est la sœur de la sirène de Varsovie et qu’elles se sont séparées dans la mer Baltique.
Avant de quitter la place pour nous rendre au Barbacane, sur les remparts, nous nous promettons de revenir apprécier l’endroit autour d’un bon repas !
Le Barbacane, le point de passage
Le Barbacane est une porte de passage dans les remparts qui protégeaient l’accès nord de Varsovie. Érigé au moyen-âge, il est devenu obsolète quasiment immédiatement avec l’apparition de l’artillerie.
Il n’a finalement été utilisé qu’une seule fois pour la défense de la ville, lors de l’invasion suédoise en 1656. Ainsi, au 18e siècle, il a été démembré en raison de son obsolescence, mais sera finalement reconstruit en 1938.
Malheureusement, durant la guerre, il sera de nouveau rasé, et reconstruit tout comme les remparts, en même temps que la vieille ville.
Les remparts de Varsovie…
Nous empruntons les remparts, passons la barbacane, et arrivons dans le quartier qui a vu naitre Marie Curie.
Impossible de visiter Varsovie sans parler de cette illustre scientifique.
Autant vous dire que notre guide est très fier de nous parler d’elle. Nous avons droit à un résumé des récompenses qu’elle a remportées pour ses travaux.
Maria Salomea Skłodowska (7 novembre 1867 – 4 juillet 1934)
Cette physicienne et chimiste polonaise naturalisée Française a mené des recherches pionnières sur la radioactivité. Elle a été la première femme à remporter un prix Nobel, la première personne et la seule femme à remporter le prix Nobel à deux reprises, et la seule personne à avoir remporté le prix Nobel dans deux domaines scientifiques différents.
Elle faisait partie de l’héritage de la famille Curie de cinq prix Nobel et est également la première femme à devenir professeur à l’Université de Paris.
En 1995, elle devient la première femme à être enterrée sur ses propres mérites au Panthéon à Paris.
J’avoue qu’il y a vraiment de quoi être fier !
Notre visite s’achève bientôt, et nous retournons vers notre point de départ. Nous nous arrêterons pour finir devant le bâtiment de la Cour suprême de Varsovie, place Krasiński.
Un autre monument à ne pas manquer.
Le Monument du soulèvement de Varsovie de 1944
Dévoilé en 1989, ce monument a été sculpté par Wincenty Kućma et créé par l’architecte Jacek Budyn.
Il est décrit comme « le monument le plus important de Varsovie d’après-guerre. »
Fabriqué en bronze, d’une hauteur de 10 mètres (33 pieds), il est constitué de deux parties.
La plus grande, surélevée, montre un groupe d’insurgés combattant, alors que la plus petite montre des insurgés descendant dans une bouche d’égout. C’est un rappel de l’utilisation du système d’égouts de Varsovie par les insurgés quand ils se déplaçaient pendant le soulèvement.
En face du monument, à l’intersection des rues Długa et Miodowa, on peut voir une plaque posée sur deux des bouches d’égout qui ont réellement été utilisées.
Notre visite est terminée. Nous remercions notre guide et repartons comme nous nous le sommes promis, découvrir les restaurants de la place du marché. 😃
De retour à l’hôtel, nous avons la surprise d’apercevoir cet immense édifice éclairé en rouge.
Le Varsovie moderne après le Varsovie historique dans lequel nous avons passé notre après-midi…
Le Palais de la culture et des sciences. Pałac Kultury i Nauki. En abrégé PKiN.
Sa hauteur totale de 237 mètres qui inclue la flèche fait de lui le plus haut bâtiment de Pologne, le 5e plus haut bâtiment de l’Union européenne, et l’un des plus hauts du continent européen.
Construit en 1955, il abrite des cinémas, des théâtres, des bibliothèques, des clubs sportifs, des facultés universitaires et des autorités de l’Académie polonaise des sciences.
Depuis 2007, il est inscrit au « Registre des objets du patrimoine culturel« .
Conclusion
Varsovie est un mélange de bâtiments d’architecture et d’époques différentes; quelques grands bâtiments d’avant-guerre, une vieille ville colorée reconstruite à l’identique, l’architecture sobre du communisme et le Varsovie moderne avec ses gratte-ciels. C’est une ville incroyable à découvrir. Il se dégage de la ville une force et une envie de toujours aller de l’avant qui reflète la philosophie du peuple polonais.