Ce fut notre deuxième expédition à Rio de Janeiro, visiter les deux monuments emblématiques de la ville. Je suis sûr que tout le monde commence par eux !
Voulez-vous connaître la première ? La plage de Copacabana, bien sûr, et une baignade dans l’océan rafraîchissant et turbulent. C’était une bonne journée pour surfer !
Le Christ Rédempteur
Le Christ rédempteur, Cristo Redentor en portugais, est l’un des monuments les plus importants du Brésil.
Il se trouve au sommet du mont Corcovado à 710 m d’altitude, dans le Parc National de Tijuca.
Cette statue de style art-déco de 30 m de haut et 1145 tonnes s’élève au-dessus de Rio de Janeiro et bénit la région. Ses bras en croix ont une envergure de 28 m.
Se rendre au Christ rédempteur
Il existe plusieurs manières d’atteindre le sommet du mont Corcovado ; des minibus depuis la plage de Copacabana, des taxis, des tours organisés, ou le fameux train à crémaillère du mont Corcovado — l’option que nous avons choisie.
La ligne a été créée en 1884 par l’empereur Dom Pedro II du Brésil.
Réalisant que l’endroit, connu pour ses vues magnifiques sur les alentours devenait de plus en plus fréquenté, il décida d’aménager ce premier train à usage touristique.
À ses débuts, les wagons étaient tractés par une locomotive à vapeur, avant d’être électrifié en 1910. Ainsi, de nombreuses personnalités en visite à Rio ont emprunté cette voie qui traverse le luxurieux parc national de Tijuca afin de profiter du spectacle qui s’offre au sommet.
Et pour être tout à fait honnête, une autre raison très particulière m’a donné envie de prendre cette ligne historique. J’ai adoré un roman dont le cadre est Rio pendant les années de la construction de la statue. L’auteur y décrit la vie des gens riches de cette époque, et dépeint ces femmes élégantes et apprêtées de la haute société qui prenaient ce train pour se rendre sur le chantier du Christ.
Bien sûr, l’ambiance d’antan devait être complètement différente, mais les 20 minutes de montée qui conduisent à travers la forêt luxuriante nous permettent encore de voir les premières infrastructures en pierre, maintenant à demi recouverte par la nature.
Ce qui est sûr, c’est que c’est une façon très agréable d’atteindre le sommet du mont Corcovado.
Le Parc national de Tijuca
Plus qu’un parc, le parc national de Tijuca est la première initiative en Amérique latine qui a contribué à la lutte contre la déforestation excessive des dernières années. Cette forêt située au cœur de la ville a été entièrement replantée par les habitants.
L’idée de la conception du christ
Tout a commencé en 1850, lorsque le missionnaire lazariste, Pedro Maria Boss, défendit l’idée d’un monument chrétien sur le mont Corcovado pour honorer la princesse Isabel, fille de l’empereur brésilien Pedro II.
Sa proposition, d’abord refusée, fut acceptée lorsqu’en 1888, la princesse Isabel signa l’abolition de l’esclavage au Brésil, un moment fort pour le pays.
Consciente du voeux du prêtre, elle demanda qu’une image du Sacré-Cœur de Jésus soit érigée, car il représentait pour elle le véritable rédempteur des hommes.
Le décret de construction est promulgué, mais mis en attente à la suite de la proclamation de la république en 1889 et la séparation entre l’église et l’État.
Ce n’est qu’en 1921, à la requête des citoyens, que le projet fût finalement approuvé.
Les premières pierres furent posées l’année suivante, alors que la conception même du Christ devait être révisée; la première version — le Christ tenant un globe dans une main et une croix dans l’autre et ironiquement appelé « Christ avec une balle » — ayant été vivement critiquée.
Comme l’ensemble devait être financé en totalité par des dons, l’archevêque de Rio organisa deux campagnes de collecte. La première lors de la validation du projet, la seconde en 1929, afin d’insérer le Sacré-Cœur de Jésus dans le monument.
C’est ainsi qu’un cœur discret a été dessiné sur la poitrine du Christ.
La construction
La construction de l’ensemble a duré 9 ans, de 1922 à 1931.
Quant à la construction de la statue elle-même, elle commença en 1925. Le corps en béton recouvert de stéatite a été édifié sur place. Quand à la tête et les mains, elles ont été faites à Paris et livrées en pièces détachées jusqu’au pied de l’édifice.
La petite histoire de l’habillage de la statue
La stéatite est une pierre très belle, malléable, résistante à l’érosion et que l’on trouve en quantité abondante au Brésil. De petits triangles de stéatite furent collés sur des bandes de tissu, par la suite apposées sur la statue.
Ce travail d’assemblage fut en majorité réalisé par les femmes de la haute société de Rio, qui, avant de fixer les cailloux sur leur support, prenaient soin d’inscrire le nom de leurs aimés au dos, afin qu’ils soient à jamais gravés dans l’histoire. Cet épisode-là était aussi dans mon livre !
L’inauguration a eu lieu en 1931, regroupant des pèlerins du monde entier.
La découverte du lieu
La statue est magnifique et impressionnante, et le panorama à 180 degrés que l’on a sur Rio est à couper le souffle. Du moins si le temps le permet…
Pour éviter la cohue de la journée, nous sommes montés à 8 h 30. Malheureusement, nous étions dans le brouillard. Quelques courtes éclaircies nous ont autorisées à apercevoir la ville en contrebas et apprécier quelques vues sur les alentours.
Il est peut-être préférable de venir en milieu d’après-midi, lorsque le ciel est clair. Il y a apparemment moins de monde après 15 h 30, et le panorama doit être sublime.
Cela dit, le mouvement des nuages autour de nous et la lumière voilée qui enveloppait le Christ et masquait le soleil donnaient à l’endroit un air un brin mystique.
Nous sommes restés un peu au cas où un grand souffle de vent aurait éloigné les nuages, mais en vain.
Comme notre étape suivante était le Pain de Sucre, nous savions que nous aurions aussi là-bas l’opportunite d’en prendreplein les yeux. Ce n’est donc pas totalement désappointé que nous sommes repartis vers notre prochaine direction.
Le Pain de Sucre
Le Pain de Sucre qui culmine à 396 m, tire son nom de sa forme conique qui resemble à un pain de sucre.
Il s’est formé sous terre, probablement dans une fracture des couches sédimentaires. Au fil du temps, ce bloc de granit d’ environ 600 millions d’années a été forcé à travers les roches plus tendres, qui se sont érodées et sont tombées.
Il a longtemps été un point de repère clé pour les marins et un site de guet défensif contre les envahisseurs.
Et je dois avouer que du sommet, on a une vue dégagée sur une grande partie de l’océan. C’est définitivement un poste de guet stratégique.
La montée au Pain de Sucre
Le téléphérique du Pain de Sucre est le moyen le plus utilisé et le plus facile pour monter au sommet.
Il est constitué de deux parties. La première s’étend entre Praia Vermelha et Morro da Urca à 220 m d’altitude, d’où la seconde s’élève jusqu’au sommet du Pain de Sucre, 396 m d’altitude.
Courte histoire de la remontée
Le téléphérique a été imaginé par l’ingénieur Augusto Ferreira Ramos en 1908 et créé avec le soutien de la haute société de Rio. Inauguré en 1912, ce fut le troisième à être construit dans le monde, et le premier au Brésil.
En 1972, les voitures ont été mises à jour, et en 1979, elles ont été utilisées pour une scène d’action du film de James Bond Moonraker.
D’autres options existent pour cette ascension
Si vous voulez découvrir la colline d’Urca, il existe un chemin qui mène à son sommet, d’où on peut prend la deuxième partie du téléphérique. Un bon moyen de combiner marche et remontée mécanique.
Pour les plus sportifs, on peut atteindre le point culminant à pied à condition d’être accompagné. La dernière portion étant de l’escalade, il est en effet nécessaire d’être équipé avec du matériel spécifique. Beaucoup d’agences proposent cette option.
Notre visite
Nous avons choisi le mix entre randonnée et téléphérique.
Après un « frango à passarinho » — littéralement un poulet coupé en 20 morceaux de même taille et frit — servi avec des frites, c’est un peu lourd que nous sommes partis faire notre excursion.
Nous avons commencé par la piste Cláudio Coutinho jusqu’au bout de la jetée.
C’est sur le retour que nous avons emprunté le trail du Mont Urca. Complet changement de décor !
C’est un chemin bétonné et plat qui longe l’océan. Une belle balade digestive à l’ombre des arbres denses et rafraîchie par l’air marin. Un peu de répit au soleil écrasant.
Pour vous faire une idée, on doit grimper à 215 m sur moins de 2 km. Autant vous dire que ça fait un grand nombre de marches d’escalier. Mais en prenant son temps, c’est agréable de se promener dans cette forêt. Vous aurez aussi peut être la chance de rencontrer ces petits singes.
En revanche, beaucoup choisissent cette option malgré la chaleur de la journée, alors ne vous attendez pas à être seul. Et après cet effort, quelle satisfaction de pouvoir admirer les différentes vues qui s’offrent à nous !
Pour la descente, nous avons emprunté le même chemin.
La colline d’Urca
Elle surplombe la baie de Guanabara, qui a accueilli les compétitions de voile lors des Jeux olympiques de 2016 et ses nombreuses îles, le pont Rio-Niteró et la colline du Corcovado, où on voit la statue du Christ rédempteur qui veille sur les citoyens de Rio.
Le Pain de Sucre
Des vues panoramiques vous attendent et vous pourrez admirer des sites tels que la célèbre plage de Copacabana.
Il y a aussi un petit parc aménagé avec des escaliers qui permettent d’arpenter le rocher en toute sécurité.
Finalement, nous avons eu nos vues imprenables sur Rio et ses alentours.
Le mot de la fin
Une belle journée à la découverte des deux sites les plus connus de Rio. En effet, rares sont surement ceux qui n’en ont jamais entendu parler ! Même si la matinée a commencé par une petite déception déguisée en nuage, nous avons été récompensés par la suite par un temps superbe.
Pour l’ascension au Christ Redempteur, il existe une randonnée qui part de Rio jusqu’au sommet du mont Corcovado. Nous avons lu qu’il était conseillé, pour des raisons de sécurité, de la faire en groupe ou avec un guide. Nous avons vu des personnes sur le chemin lors de notre montée en train. Avis aux marcheurs !
Et pour le Pain de Sucre, je vous recommande franchement le périple à pied jusqu’à la colline d’Urca. Après cette journée bien remplie, nous avons décidé de nous rendre dans la cohue de Copacabana, de nous faufiler entre les parasols et de nous trouver un petit coin « pas tranquille » pour admirer les vagues.
Le bonheur !