Les Seychelles – Île de Praslin – La Vallée de Mai

La vallée de Mai est une forêt époustouflante ! Lors de sa découverte par les explorateurs, elle a été décrite comme le véritable jardin d’Eden. J’ai immédiatement compris la raison de cette comparaison dès que j’ai passé l’entrée de la réserve. La nature y est luxuriante. Les arbres sont énormes et vieux de plusieurs millénaires. Les plantes ont des feuilles géantes d’un vert brillant — un peu comme un dessin d’enfant où les couleurs sont souvent exagérées et trop vives.

J’ai vraiment adoré arpenter les sentiers de cette forêt mystérieuse au milieu de laquelle je me suis sentie minuscule.

La réserve naturelle



Il y a plusieurs sentiers à emprunter pour la visite. Nous les avons tous parcourus tant j’ai aimé cet endroit magique. Les temps de parcours indiqués sur la carte pour chaque boucle sont fiables, si on prend le temps de chercher à apercevoir un des animaux endémiques qui vivent ici.

Il y a également des guides à l’entrée du parc, mais nous avons décidé de faire le tour par nous-mêmes. Nous avons été avertis qu’avec des yeux non habitués, nous ne pourrions repérer aucun animal. Sans doute avaient-ils raison, car je n’en ai pas vu un seul !

Cette magnifique forêt a reçu la protection nationale pour la première fois en 1966 lorsqu’elle a été déclarée réserve naturelle par le gouvernement, et a ensuite été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983. 
En 1989, la gestion du domaine a été attribuée à la Fondation des îles Seychelles (SIF). 
C’est grâce à cette organisation que la forêt a retrouvée sa beauté passée. Les plantes et animaux étrangers introduits par les colons ont été éradiqués et la déforestation a été stoppée.
Mis à part les chemins qui la parcours, elle est de nouveau comme elle était lors de sa première découverte. 

Une forêt unique

Sa singularité est majoritairement due aux célèbres palmiers de coco de mer. Des arbres endémiques emblématiques dont la forme bien particulière des fruits a fait couler beaucoup d’encre. Sa faune est également unique, car on y trouve entre autres des oiseaux rare comme le perroquet noir des Seychelles et le Bulbul des Seychelles.

Le sentier qui serpente dans la forêt
Une juvénile

Les palmiers de coco de mer

Un coco de mer

La première particularité de ces arbres est qu’ils peuvent être classés comme mâles ou femelles. Les mâles ont des « fleurs » qui ressemblent à de longs chatons d’apparence phallique tandis que les femelles portent le fruit.
Ce fruit, la noix de coco de mer, est la plus grosse graine du règne végétal et a une forme bien à elle. D’un côté elle ressemble aux fesses d’une femme, et de l’autre on retrouve son ventre et ses cuisses.

Un de ses noms botaniques archaïques est d’ailleurs, “Lodoicea callipyge Comm. ex J. St.-Hil.”, dans lequel « callipyge » vient du grec et signifie « belle croupe« .

Cette apparence fut une raison suffisante pour que cette noix soit considérée par beaucoup comme un objet rare et fascinant aux propriétés mythologiques, magiques et de guérison. 

La coupelle du coco de mer

À la base de l’arbre, se trouve une coupelle très complexe, percée de nombreux orifices. C’est dans cette cavité que l’arbre est logé, ses racines traversant les trous pour aller se planter dans le sol. Cela permet au cocotier une certaine souplesse lorsqu’il y a du vent, le tronc n’étant pas flexible comme celui des autres cocotiers. Lorsque l’arbre pourrit et se désagrège, il ne reste plus que la coupelle.

Pourquoi son nom, la Coco de Mer

Contrairement aux autres noix de coco qui se dispersent naturellement en flottant et germe quand elle retrouve la terre ferme, la Coco de Mer qui peut peser jusqu’a 18 kg coule quand elle tombe dans la mer. Après une longue période immergée, la coque tombe, l’intérieur se décomposent et se transforme en gaz, ce qui fait remonter la noix à la surface. Elle n’est plus fertile mais peut alors flotter, et est entraînée par les courants. 

C’est ainsi qu’elle s’est un jour retrouvée sur les côtes des Maldives. A cette époque, les Seychelles n’existaient pas encore. Les habitants des Maldives, ne connaissant pas ce fruit qui ne germait pas, en déduisirent qu’il venait de la mer.
D’où son appellation, Coco de Mer. On la retrouve également sous le nom de coco des Maldives.

Une légende raconte aussi que des marins malais, ayant vu des Coco de Mer remontées à la surface, pensaient qu’elles venaient d’arbres sous-marins, et donc qu’il existait une forêt dans l’océan indien.

La Coco de Mer fascine !

Après la découverte des Seychelles, d’autres légendes ont vu le jour, lorsque les cocotiers mâles et femelles ont été découverts. Du aux formes érotiques des chatons et du fruit, beaucoup croyaient que les arbres faisaient l’amour passionnément les nuits d’orage; les arbres mâles se déracinant et s’approchant des arbres femelles. Mais attention, les arbres qui font l’amour sont plutôt timides ! La légende veut que quiconque ayant vu les arbres s’accoupler mourra ou deviendra aveugle. 

Le Coco de Mer est un emblème très célèbre du pays; il est même présent sur le cachet du pays et le cachet du visa d’entrée.

La forêt en images

Le mot de la fin

Cette visite restera l’un des plus beaux moments de mon séjour aux Seychelles. J’ai adoré partir à la découverte des majestueux cocos de mer et des légendes qui leur sont dédiées.
Dès que l’on atterrit aux Seychelles, la représentation quelques fois très équivoque de leur fruit est partout. Autant dire que ma curiosité a été très vite éveillée ! Et les réponses à mes questions se trouvaient à la vallée de Mai.
La beauté de cette jungle, la quiétude des lieux uniquement brisée par le chant des oiseaux, ces arbres et plantes qui donnent l’impression de se refermer sur nous, ont fait de ce moment un instant magique.
C’est une promenade à inclure impérativement dans un séjour aux Seychelles, car aucune description ou photo ne pourra remplacer le sentiment de se sentir si petit au milieu de ces géants centenaires.

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