Brésil – Rio de Janeiro – Visite guidée de la vielle ville

Le centre ville de Rio

Nous avons pris part à un « free tour » pour la découverte du centre de Rio. Nous avons eu rendez-vous au pied de l’horloge historique sur la place Largo Da Carioca. C’est ici que la première cité a été construite, une zone plate alors entourée de quatre collines, une défense naturelle contre les envahisseurs. Elles ont depuis été rasées afin de permettre l’agrandissement de la ville.

Notre visite a été un retour sur les quatre siècles de l’évolution du Brésil. De la découverte du pays à son développement jusqu’à nos jours. Un bon moyen de mieux comprendre la société et la culture brésilienne. C’est donc en parcourant les anciennes rues et en admirant les vieux monuments que nous remontons le temps.

Si vous voulez un petit condensé d’histoire, c’est par ici.

Sinon, partons explorer la citée.

L’horloge historique

Quelques photos de la place

Cette horloge date de 1909 et était à l’origine une lampe décorative, composée de pièces ornementales en fonte. Ce fut la deuxième installée à Rio, la première se trouvant dans le quartier de Lapa. Ce quartier populaire a été en effet le premier à avoir l’éclairage public en 1906.

Après un petit tour d’horizon de la place, nous sommes partis en direction de la vieille ville, vers une boulangerie très prisée ici.

Largo da Carioca. Le côté moderne de la ville

Le bâtiment à gauche est le siège social de la compagnie pétrolière brésilienne PETROBRAS. Les habitants ont d’ailleurs élu cette construction typique des années 1970 la plus hideuse de la ville !

Sanctuaire et couvent Saint-Antoine
L’histoire de Frei Galvão devenu Saint Antoine après sa canonisation par le pape Benoît XVI le 11 mai 2007

À l’époque du Brésil colonial, Frei Galvão était réputé pour ses pouvoirs de guérison.

Les gens faisaient appel à lui lorsque les ressources médicales étaient chères ou indisponibles.
Ce sont ses « pilules de papier » qui l’ont rendu célèbre. Il écrivait une phrase en latin issue du « Petit Office de Notre-Dame » sur un morceau de papier qu’il roulait en boule et que ses patients devaient prendre comme un médicament. Des anecdotes racontent des guérisons spectaculaires, comme celle d’une jeune femme souffrant d’une douleur atroce au ventre : le supplice a cessé immédiatement après avoir consommé le comprimé, et elle a expulsé une grande quantité de calculs rénaux.
L’histoire de ses pilules miracles s’est répandue et Frei Galvão a dû apprendre aux Sœurs Récollets à les fabriquer, ce qu’elles font encore aujourd’hui. Elles sont distribuées gratuitement à quelque 300 fidèles qui en font la demande quotidiennement.

La boulangerie Colombo

C’est la plus célèbre du Brésil, inaugurée pendant les premières années de la République brésilienne, en 1894.

C’est une belle architecture de style parisien qui propose de délicieuses collations traditionnelles brésiliennes et portugaises. Sa renommée attire des touristes du monde entier qui viennent y déguster une de leurs spécialités.
Nous avons craqué pour une « Pastel de Belém » — un souvenir du Portugal — que nous avons savouré en poursuivant notre visite.

C’est aussi ici que chaque nouveau président vient après son élection, comme un passage obligé. Un fait amusant est qu’à l’étage, ils ont tous leur propre chaise, marquée à leur nom, chacun refusant de s’asseoir dans celle d’un de ses prédécesseurs.

Rue do Ouvidor et l’Arche de Teles

Nous remontons le passage de l’Arche de Teles qui relie la rue do Ouvidor à l’ancienne Place do Carmo, aujourd’hui Place du XV.

L’Arche do Teles tout au fond

Cette rue appartenait à l’ancienne partie commerciale de la ville. Les artères ici sont pavées et bordées de belles maisons coloniales colorées.

Aujourd’hui, le quartier qui est toujours resté très vivant regorge de bars et de restaurants, et a gardé un air de vieux Rio.

Ce passage abritait les résidences des familles les plus importantes de la région à l’époque coloniale. C’est l’un des mieux conservés de la ville, devenu piéton afin de préserver le dallage d’origine.

Quant à l’Arche de Teles, elle a été construite au milieu du 18e siècle. Elle faisait partie de la résidence de la famille Teles de Menezes, propriétaire des bâtiments du site, d’où son nom.

La Place du 15 Novembre ou Place du XV

Cette place, entourée de bâtiments significatifs de l’histoire de Rio de Janeiro et du Brésil, est l’une des plus célèbres du centre-ville. Elle a été le théâtre d’événements mémorables.

Aujourd’hui, elle reçoit tous les samedis un marché d’antiquités avec plus de 500 vendeurs. On y trouve aussi des vêtements, des objets pour la maison, des pièces de monnaie, des livres, des meubles…

À l’époque coloniale, ce square était la porte d’entrée de Rio pour ceux qui venaient de la mer, qu’ils soient rois ou esclaves.
Après 1811 cependant, le débarquement et le commerce des esclaves africains fut déplacé à Valongo Wharf, dans la zone portuaire. Ce nouveau quai fut utilisé jusqu’en 1831, date du blocus de l’Afrique interdisant la traite atlantique des esclaves au Brésil. Mais le négoce clandestin ne s’arrêta qu’en 1888.

Petite anecdote sur une arrivée de la cour du Portugal

Lors de leur arrivée à Rio, la reine du Portugal et sa suite avaient leurs têtes rasées. Les femmes de la colonie, perplexes, n’ont pas trouvé cela très élégant. Cependant, certaines ont décidé de franchir le pas et d’adhérer à cette « mode » européenne. Avant d’apprendre, un peu tard, qu’il s’agissait en fait d’un remède radical aux poux.

Après cette petite parenthèse, nous sommes repartis à la découverte des principaux bâtiments historiques aux alentours.

Le Palais Impérial ou l’Ancien Palais Royal

Le palais royal, le premier bâtiment de Rio dont les fenêtres ont été faites en verre

C’était la maison de la Famille royale portugaise de Jean VI lors de son déménagement à Rio de Janeiro en 1808. Il servait autrefois de Palais des Gouverneurs et de Palais de la Monnaie.

C’est dans ce bâtiment qu’eurent lieu des discours importants comme celui du « Dia do Fico », le jour du séjour. En ce jour, Pedro I (le fils du roi Jean VI) et le premier empereur du Brésil ont décidé de rester au Brésil pendant que la famille royale retournait au Portugal.

C’est également là que la princesse Isabel a signé la lettre de l’abolition de l’esclavage au Brésil, la loi Áurea, (la loi dorée), le 13 mai 1888.

L’Église Notre Dame de Carmo et le couvent de Carmo

Eglise Notre Dame de Carmo

En 1808, Jean VI la transforma en chapelle Royale. C’est ici qu’eurent lieu les couronnements des deux empereurs du Brésil, Dom Pedro I et son fils Dom Pedro, et des mariages importants tels que celui de la princesse Isabel et du prince Gaston d’Orléans, comte D’Eu en 1864.

Située sur la rue Primeiro de Março, cette église attire l’attention pour sa beauté au milieu des bâtiments modernes du nouveau paysage de la ville. Elle est de style rococo et a été construite après l’arrivée des Portugais sur les terres brésiliennes.

Le couvent de Carmo

L’ancien couvent de Carmo est quant à lui le plus vieux bâtiment du site. Il était la résidence de la reine du Portugal, la reine Maria I, également connue sous le nom de Maria la folle, qui refusa d’habiter avec le reste da la famille royale lors de leur exil.
Pendant longtemps, il a été utilisé comme institut d’enseignement et est aujourd’hui occupé par un organisme public.

Le Palácio Tiradentes

Il a été inauguré le 6 mai 1926 et était alors la Chambre des députés jusqu’en 1960. Aujourd’hui, c’est le siège de l’Assemblée législative de l’État de Rio de Janeiro.

Après avoir apprécié le quartier historique, nous nous sommes dirigés vers celui de l’art.

Le Quartier Cinelandia

Un peu plus loin trône la bibliothèque nationale, qui n’est ni plus ni moins que la plus grande d’Amérique latine.

La bibliothèque nationale

À droite, Le Palais Pedro Ernesto. C’est un magnifique bâtiment de style architectural français néo-classique qui abrite aujourd’hui l’hôtel de ville pour Rio de Janeiro.

Le nom de Cinelandia vient de cinéma !
C’était autrefois un quartier chic de la ville, plein de cinémas et de théâtres. Le faubourg des artistes qu’on appelait le « Paris Carioca » ou « Brazilian Broadway ».

C’est dans ce quartier que se trouve bien sûr le théâtre municipal, l’un des bâtiments les plus fascinants du centre-ville de Rio. Un bâtiment éclectique plein de détails dorés est presque une miniature de l’Opéra de Paris !

La théatre municipal

Elle a commencé avec les 60 000 livres que le roi Jean VI du Portugal a rapportés lors de son exil en 1808. Depuis, chaque ouvrage publié au Brésil doit être envoyé ici pour y être répertorié et classé.

Le palais Pedro Ernesto construit entre 1919 et 1923

La fin de notre visite approche. Il ne nous restait qu’un endroit typique à découvrir ; une œuvre d’art, plus qu’un lieu chargé d’histoire. Où alors, l’histoire d’un artiste qui a laissé son empreinte dans la ville.

C’est en avançant vers les escaliers Selarón, que nous avons pu voir le fameux aqueduc Carioca et la moderne Cathédrale Saint-Sébastien.

L’aqueduc Carioca

Il a été construit au milieu du 18e siècle pour transporter l’eau douce de la rivière Carioca aux habitants du centre. C’est un exemple typique de l’architecture et de l’ingénierie coloniales.

L’aqueduc de Carioca est situé dans le quartier de Lapa, et est souvent appelé « Arcos da Lapa », les Arches de Lapa par les Brésiliens. Depuis la fin du 19e siècle, il ne sert plus que de pont au tramway populaire de Santa Teresa qui relie le quartier de Santa Teresa aux hauteurs de la ville.

La Cathédrale Saint Sébastien

La cathédrale métropolitaine Saint-Sébastien, également appelée la « nouvelle cathédrale », a été construite entre 1964 et 1979. L’architecte qui la conçut s’est inspiré des pyramides mayas.

De chaque côté de l’église, quatre fenêtres en verre montent à une hauteur de 64 m, et permettent à l’ensemble d’être très lumineux. L’édifice mesure 94 m de haut, et peut accueillir 5000 personnes.

On aime ou on n’aime pas !

Devant l’église se trouve une des sculptures de Homeless Jesus

Homeless Jesus est une sculpture en bronze du Canadien Timothy Schmalz, représentant Jésus comme un sans-abri, dormant sur un banc. L’originale a été installée au Regis College de l’Université de Toronto au début de 2013. Mais d’autres ont depuis été implantées dans de nombreux endroits à travers le monde.

La première que j’ai découverte était à Madrid !

Les escaliers Selarón

Les marches les plus célèbres du monde, les escaliers Selarón ! Plus de 200 marches décorées de carreaux de céramique de 60 pays.
Inaugurés en 1994, ils sont l’œuvre de l’artiste peintre d’origine chilienne Jorge Selarón qui en parlait comme d’un hommage au peuple brésilien.

En 1990, Selarón a commencé à rénover les marches délabrées qui longeaient la façade de sa maison. Au début, ses voisins se moquaient de lui pour son choix de coloris alors qu’il couvrait les marches de fragments de carreaux bleus, verts et jaunes — les couleurs du drapeau brésilien.

Ce qui a commencé comme un projet d’embellissement s’est rapidement mué en obsession. Quand il a manqué d’argent, il a vendu ses peintures pour financer son œuvre. Puis, il demanda aux touristes de passage de lui envoyer des faïences de chez eux lors de leur retour, ce qu’ils firent. Et de fil en aiguille, l’escalier est devenu ce qu’il est aujourd’hui.

C’est ici que nous nous sommes assis pour nous reposer, avant de retourner dans le sud de Rio, à la découverte du Jardin botanique, de la plage d’Ipanema et de la pointe de l’Arpoador.

Le Jardin Botanique

Il est situé au pied du Corcovado au sud de Rio de Janeiro et couvre une superficie de 350 acres. Il montre la diversité de la flore brésilienne et étrangère avec environ 6 500 espèces représentées.

J’adore déambuler dans des jardins botaniques, le côté rangé de la nature. Tout est toujours parfait — les parterres bien entretenus, les arrangements floraux magnifiques, les fontaines grandioses — et pensé pour le plaisir des yeux, et pour que les badauds profitent d’une promenade relaxante.

L’allée de 750 mètres et de 134 palmiers qui forme l’avenue des palmiers royaux menant de l’entrée dans les jardins. Ces palmiers descendent tous d’un seul arbre, le Palma Mater, détruit depuis longtemps par la foudre

Le jardin a été fondé en 1808 par le roi Jean VI du Portugal. Initialement destiné à l’acclimatation d’épices comme la noix de muscade, le poivre et la cannelle importés des Antilles, il a été ouvert au public en 1822. Il abrite maintenant des collections comprenant des broméliacées, des orchidées, des plantes carnivores et des cactus.

Quelques spécimens

Le plus beau de tous, à gauche, « l’abricot de singe ». Cette espèce originaire d’Amazonie a des fleurs exubérantes très parfumées qui sortent directement en grappes le long de leurs troncs. Magnifique !

Et pour finir, nous avons enfin découvert le bois-brésil qui a donné son nom au pays et qui a été un des plus gros produits d’exportation pour les Portugais, essentiellement dû à la couleur de son bois. Il est maintenant protégé.

Le bois-brésil

C’est sur cette bonne surprise que s’est terminée cette journée. Je vous avoue que nous en avions plein les jambes, et que c’est avec hâte que nous sommes rentrés nous reposer un peu.

Le mot de la fin

Cette journée a été pour nous la découverte de l’histoire du Brésil. Une histoire riche en événements qui nous explique la culture du pays, un mélange de celles venues de lieux éloignés, l’Afrique et l’Europe.

Ce que je trouve cependant dommage, c’est qu’il y a très peu, voir pas du tout, de récits sur les autochtones. Le passé parle beaucoup des colons et de ce qu’ils ont apporté, de bien ou de mal, mais il est difficile d’avoir des informations sur les premiers habitants de ce continent. Ils ont été repoussés et en quelque sorte oubliés.

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