Pologne – Les statuettes de Wrocław

Direction Wrocław, la « Venise Polonaise »

Bâtie autour de la rivière Oder et de ses effluents, la ville est réputée charmante. Elle compte 127 ponts qui relient 12 îles, une magnifique place entourée de demeures de style Renaissance aux couleurs pastel, et de petits personnages qui sillonnent les rues.

La population polonaise les appelle « krasnales ».

On ne peut pas les rater, ils sont partout. Assis sur un banc, s’affairant au pied d’un mur, mangeant une glace ou lisant le journal.

Vous vous demandez qui ils sont ?

Ce sont des lutins ou gnomes que l’on trouve parsemés dans toute la ville. D’ailleurs, personne ne connaît exactement leur nombre, sachant qu’il en existerait tout de même plus de 300.

Vous pouvez imaginer ma frénésie à les prendre en photo au début de notre visite. Cependant, bien qu’ils demeurent tous plus originaux et beaux les uns que les autres, j’ai baissé les bras assez vite. Par conséquent, vous ne pourrez admirer que quelques exemplaires.

L’histoire de ses petits bonhommes

Au début, je pensais qu’ils représentaient un hommage à un sculpteur local. Puis, j’ai découvert leur vraie signification, et leur lien à l’histoire de la Pologne.

Il s’agit bien d’un hommage, mais rendu à Alternative Orange, un mouvement de résistance antisoviétique qui a sévi en Pologne dans les années 1980 et participé à l’effondrement du parti communiste.
Son but: tourner en dérision le gouvernement en place, et réveiller l’esprit critique du peuple endormi par des années d’occupation communiste.

Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un seul dessin visible au 22 de la rue Smoluchowskiego

L’artiste Waldemar « Major » Fydrych, le créateur de la coalition, a choisi la carte de l’absurde pour parvenir à ses fins.

Le groupe visait à se moquer du gouvernement d’alors et à réveiller l’esprit critique du peuple, endormi par des années d’occupation communiste. Ils peignaient des elfes sur les murs de la ville et organisaient des « happenings » saugrenus, réunissant jusqu’à 13 000 personnes.

C’était leur manière de faire rire la population, de leur montrer l’incohérence de la situation politique du pays et de les encourager à ne plus avoir peur. Des manifestations fantastiques ont même eu lieu, comme la défense des droits des « nains ».

L’arrivée des statuettes

Elle s’est faite progressivement. La première, Papa Krasna ou Papa Dwarf, a été installée par la municipalité dans la rue Świdnicka, là où le groupe avait l’habitude de se retrouver.

Quatre ans plus tard, c’est le sculpteur local Tomasz Moczek qui a eu l’idée de créer les fameux nains. Ils représentent une part de l’histoire et de la vie quotidienne de Wrocław.

Et depuis, chaque année, de nouveaux personnages apparaissent.

Après avoir appris la singulière histoire qui se cachait derrière ces personnages, on les regarde différemment. Un parcours existe pour les enfants qui les guident à travers Wrocław à leur découverte. À mon avis, c’est une manière très amusante de découvrir les rues et les recoins de la ville.

Un site si vous voulez en savoir davantage sur la révolution des nains:
http://orangealternativemuseum.pl/#revolution-of-dwarfs

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