Seychelles – 3 jours sur l’île de La Digue

La Digue est l’île idyllique des rêveurs. L’endroit parfait pour s’échapper du stress, prendre le temps de paresser, de laisser vagabonder ses pensées au rythme des vagues, allongé sur une des plus belles plages du monde.

La Digue en quelques mots

Cette petite île de 10 km² abrite 2800 habitants, ce qui en fait la troisième plus peuplée des Seychelles et la quatrième plus grandes par sa superficie.

Les premiers Diguois

Ce sont des colons français arrivés en 1789. Ils vivaient de la fabrication de chaux corallienne (calcination du corail) et de coprah (pâte faite avec la noix de coco), et cultivaient la vanille.

D’ailleurs, les scientifiques leur attribuent aujourd’hui la responsabilité du déclin des récifs coralliens côtiers.

La quiétude de l’île

Autre joie sur La Digue, il n’y a pas de voitures pour les particuliers et tout le monde fait du vélo ! On peut les louer facilement, donc pas de stress. C’est un excellent retour au calme et à la tranquillité dans un charmant village authentique. Il y a un supermarché, quelques petites boutiques de vêtements ou de souvenirs et de nombreux hôtels-restaurants le long du rivage.

Malgré ces édifices touristiques, le bord de mer n’est pas dénaturé, et lorsqu’on s’approche en bateau, on les remarque à peine, car ils se fondent dans l’environnement.

Et pour finir la vision idyllique de l’île, la nuit, tout est silencieux. Sauf lorsque la pluie fait rage et que les grenouilles se mêlent et partent faire la fête !

L’activité principale des vacanciers ici est le farniente sur la plage avec un cocktail rafraîchissant de fruits frais — l’image idéale que l’on peut voir partout.

Mais La Digue offre plus que cela

Pour découvrir pleinement les environs, je vous propose quelques randonnées et une visite au Domaine de l’Union, point central de la vie économique de La Digue.

Mon avis personnel:
😍 A ne pas manquer
😃 Allez y si vous avez du temps
😐 Sans grand intérêt
😭 Malheureusement nous n’avons pas pu le faire

😍 Commençons par quelques photos du village

Un coté de l’artère principale du village
L’église Notre Dame de L’Assomption
Le port à l’entrée du village
Le marché au poisson

😍 Visite du Domaine de l’Union

Ce qu’on y découvre :

  • La continuité de la tradition
  • Le premier cimetière de la digue
  • La fabrication traditionnelle du coprah
  • L’ancienne maison de la plantation
  • Les plantations de noix de coco et de vanille
  • Un enclos de tortues géantes d’Aldabra

La continuité de la tradition

Le domaine est toujours en activité et poursuit ses activités dans le respect de la tradition. Par conséquent, il est plus intéressant de le visiter un jour de semaine pour découvrir le mode de fabrication ancestral du coprah.
Malheureusement, nous n’avons eu cette information que le samedi matin, alors que nous étions devant la billetterie. Nous avons cependant eu de la chance. Une gardienne que nous avons rencontrée à la ferme a eu la gentillesse de nous éclaircir sur le processus et de nous montrer la technique utilisée pour ouvrir une noix de coco. Notre visite s’est donc avérée parfaite après tout.

Le premier cimetière de la Digue

A l’entrée du domaine se trouve un cimetière. C’est le premier cimetière de La Digue, le cimetière privé de la famille Mellon.
Madame Louise Mellon, née Desjardins, l’une des premières colons de La Digue au début du 18e siècle, fut la première propriétaire de l’Union.

Le cimetière abrite égalementles tombes de ses fils, amis et parents. Ses descendants vivent toujours à La Digue.

Un peu plus loin se situe l’atelier de production du coprah.

L’atelier traditionnel de fabrication du coprah

Pour commencer: qu’est-ce que le coprah ?

C’est tout simplement la chair blanche de la noix de coco déshydratée.

Comment l’obtient-on ?

La noix de coco est retirée de son enveloppe puis ouverte. Sa pulpe est retirée pour être mise à sécher quelques jours dans un grand four à bois.

Les enveloppes récupérées précédemment servent également à l’alimentation du foyer.

Quant aux brins qui se trouvent à l’intérieur de la noix, ils étaient utilisés comme petit bois pour allumer le feu ou comme éponge.

Le four à bois

L’intérieur où la chair est mise à sécher
Alimentation du four

Et que fait on de ce coprah ?

Principalement employée pour fabriquer de l’huile de coco, la pâte ainsi obtenue est alors broyée à l’aide d’une meule ronde en pierre tractée par un bœuf.
Sept noix de coco produiront 1 kg de coprah qui deviendra 650 gr d’huile de coco.

La maison de la plantation

C’est l’une des plus anciennes résidences des Seychelles et était alors la demeure d’une riche famille mauricienne.
Elle a été construite dans une architecture coloniale ; de grandes fenêtres et un balcon tout autour protégé par une avancée du toit pour permettre la circulation de l’air à l’intérieur de la maison.

Sa structure est en bois précieux et elle est recouverte de feuilles de palmier.

La plantation de noix de coco et de vanille, héritage des premiers colons

Lorsque le domaine est ouvert, vous pouvez vous promener parmi les plantations de cocotiers et de vanille. Ces cultures étaient la principale industrie de La Digue lors de sa colonisation et représentent toujours une activité importante pour l’île.

Tortues géantes d’Aldabra

Depuis 1974, ces tortues, qui font partie des plus grandes du monde, sont sauvegardées par la loi seychelloise sur la protection des animaux sauvages et des oiseaux.

Malheureusement, elles étaient enfermées dans un petit enclos et ne pouvaient pas profiter du parc qui les entourait !

Nous avons fini la visite de la réserve en vélo jusqu’au sentier qui mène à la plage tant attendue. Nous avons laissé nos bicyclettes sur le stationnement prévu à cet effet et sommes partis sautillants vers l’océan bleu-turquoise.

😍 La plage Anse Source d’Argent

Je vous ai fait rêver en vous disant que c’est l’une des plus belles plages du monde ; ce n’était pas des paroles en l’air. Cette plage est celle qui apparaît dans d’innombrables publicités, films, magazines et brochures, et qui nous laisse toujours méditatifs et honnêtement un peu jaloux.

La plage Anse Source d’Argent

Elle figure sur les listes très sélectives des plus superbes plages du monde. Elle est en tout cas la plus photographiée et apparaît sur de nombreuses publicités.
Ce qui la rend sublime et particulière, ce sont, entre autres les formations rocheuses de granit tout au long de la côte. Leur teinte grise contraste avec les tons plus vifs de la mer et de la végétation.

On retrouve encore ici la volonté des Seychellois de conserver le charme de leurs espaces naturels afin de nous faire découvrir des sites inoubliables.

Petite information sur l’accès à la plage

La promenade principale menant à la plage traverse le parc de l’Union Estate qui est payant. Mais il est possible de s’y rendre par la côte en empruntant un petit chemin à droite de l’entrée. Toutes les côtes des Seychelles sont publiques et donc accessibles.

Le chemin pour atteindre le littoral est ombragé, et nous avons croisé deux petites guinguettes qui offrent des cocktails de fruits frais.

Un appel à une petit pause !

Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est la beauté des couleurs. Même sous un temps changeant, elles restent toujours éclatantes. J’avoue qu’un ciel bleu les rend plus profondes, mais j’ai aussi beaucoup aimé l’atmosphère qui régnait lorsque des nuages menaçants s’alignaient au-dessus de nous.

Malgré les nombreux touristes qui empruntent ce sentier, l’endroit a été préservé. La nature est restée la même, les bars construits pour les visiteurs sont typiques et se fondent dans le décor, tout est propre et rien ne vient détourner notre regard du spectacle qui s’offre à nous.

Les randonnées sur la Digue

Comme nous sommes des mordus de randonnées, nous avons tiré profit de nos trois jours ici pour explorer l’île. Même sur un si petit atoll, il y en a pour tous les goûts. Des bords de mer au sommet de la montagne Belle Vue qui domine l’île.

😍 L’ascension de la montagne Belle Vue — Le Nid d’Aigle

La boucle fait environ 1 km, et monte à 319 m d’altitude, le point culminant de l’île, et comme beaucoup d’autres balades aux Seychelles, la magnifique vue depuis la cime se mérite.

Sur la route nous avons eu la surprise de voir cette superbe église en plein air.

Nous sommes partis à pied de notre logement, et si je devais décrire la randonnée en trois mots, je dirais que « ça grimpe énormément ! »
D’ailleurs, on était avertis; sur le panneau au départ de la piste, on peut lire qu’atteindre son sommet est un défi.

Au début, cela nous a fait sourire, pensez-vous, un « défi » d’un kilomètre ! Mais on souriait un peu moins après les quelques dizaines de marches d’escalier qui nous ont lancées sur le sentier.
Elles sont toutefois vite remplacées par un petit chemin qui serpente au milieu des fougères et de la forêt. Il nous conduit à la partie dégagée de la crête depuis laquelle s’ouvre une vue panoramique sur les alentours.

Nous sommes restés longtemps à apprécier le paysage, sachant que la météo ne serait pas clémente dans l’après-midi. Nous voulions profiter au maximum des rares rayons de soleil que nous avons eu les premiers jours !

Le mille-pattes géant est une espèce endémique complètement inoffensive. Nous ne nous sommes cependant pas trop approchés.

😃 La réserve naturelle, la Réserve Veuve

C’est le dernier refuge du Paradise Flycatcher des Seychelles, appelée communément « La Veuve », une variété d’oiseaux rare et endémique. Son nom provient du plumage bleu profond brillant du mâle et de sa queue noire formée de deux longues plumes qui font penser à la tenue d’un veuf. La femelle, quant à elle, est brun-rougeâtre avec des parties inférieures pales.

Nous avons été super contents de pouvoir apercevoir un mâle avec sa queue particulière, car ils restent souvent dans les cimes des immenses arbres durant la journée.

Ces oiseaux ont été découverts en 1860 sur Praslin, mais ce n’est que dans les années 1960 que leur déclin a été noté. En effet, ils ont besoin d’insectes et d’une végétation riche pour survivre, choses qui avaient disparu au fil des ans en raison de la déforestation et des altérations apportées par la culture des plantes.
C’est pour sauver l’espèce que la Réserve Veuve a ainsi été créée en 1982, lieu que ces oiseaux très territoriaux ont adopté.

L’araignée de palmier, en anglais « Palm Spider ».

Il y en a partout. Et je dois avouer que durant nos courses dans la forêt, elles étaient notre grannde frayeur. Leurs immenses toiles barraient les chemins peu fréquentés, et nous avions l’angoisse de tomber nez à nez avec l’une d’elles et son habitante. Par contre, si elles sont impressionnantes, elles ne sont pas venimeuses.
Leur nom vient d’ailleurs du dessin qu’elle forme quand elle tisse leur toile.

Elles sont indispensables aux Veuves des Seychelles.
Pourquoi ? Tout simplement parce que l’oiseau, insectivore, se sert allègrement lorsque des insectes sont pris au piège dans leurs toiles ! Un vrai garde-manger pour lui.

😍 Anse Fourmi

Nous avons profité de nos vélos pour aller jusqu’à Anse Fourmi, qui se trouve au bout de la route qui fait le tour de l’île. Un petit circuit de 6 km.

Mais l’excursion reste très facile. Et comme il n’y a que très peu de voitures, c’est vraiment agréable..

Il n’y a rien de particulier à découvrir, mais la route longe l’océan et permet d’admirer la mer turquoise. On en oublierait presque les quelques courtes montées qui ponctuent le trajet !

La fin de la route

Pour finir sur une bonne note, nous avons pique niquer sur une plage sur le chemin du retour.

En regardant autour de moi, je réalise une fois encore que même si la plage Anse Source d’Argent est encensée ce qui est justifié, toutes les plages que nous avons découvertes sont également magnifiques avec leur particularité et avec l’avantage supplémentaire d’être plus sauvages.

😍 La pointe Anse Cocos

La fin de notre périple

Je crois que c’est la randonnée la plus épique que nous ayons faite. J’en ris encore chaque fois que je revois nos têtes !

Pour vous brosser le tableau, nous sommes arrivés à la Digue sous une pluie diluvienne. En fin d’après-midi, notre maison était entourée d’eau — 20 cm tout au plus — mais nous nous sentions un peu comme des Robinsons.

Le lendemain, même temps de déluge. Nous avons quand même décidé de nous lancer à l’assaut de Pointe Anse Cocos, une matinée qui allait devenir un souvenir impérissable.

Ce qui est formidable sous ses latitudes, c’est que malgré les averses, il fait chaud. Nous sommes donc partis sans nos vêtements de pluie. En une minute, nous étions trempés, mais heureux d’être en route pour la découverte de l’île.

Nous avons commencé notre périple depuis le village, mais il est possible de se rendre en vélo à la plage de Grande Anse, et de continuer à pied jusqu’à la pointe. On a longé ainsi Grande Anse, Petite Anse et anse Cocos avant d’atteindre notre destination.

Ce qui fut pour moi le moment crucial de cette excursion, c’est quand nous nous sommes retrouvés devant le sentier inondé, dans ce qui ressemblait à une mangrove dont nous ne voyions pas le fond. La décision était celle-ci: rebrousser chemin et ne pas découvrir la fin de l’itinéraire, ou prendre notre courage à deux mains et traverser bravement ses « marécages » avec de l’eau à mi-mollet.

Une grosse frayeur m’a lancé dans un sprint effréné. Mon mari, sans un mot, s’est mis à courir après moi. Ce n’est que lorsque nous sommes arrivés hors de souffle à la première plage rassurante, que je lui ai expliqué ce qui c’était passé, rien en fait, que nous sommes partis dans un fou rire incontrôlable.
Je ris encore de voir nos visages !

Bien sûr, nous avons fièrement avancé. Et nous ne l’avons pas regretté, car une fois ce premier passage passé, la voie était redevenue plus ou moins praticable. Nous nous sommes d’ailleurs demandé pourquoi nous avions tant hésité. Peut-être les crabes qui rôdent dans les alentours ?

Ce n’est qu’au retour, que les choses se sont gâtées. Alors que j’avançais confiante dans la mangrove, j’ai senti quelque chose frôler ma jambe…

La plage refuge

La balade, cependant, est très belle. Comme le temps n’était pas beau, nous n’avons pas pu apprécier une petite baignade après notre promenade. Mais si vous y allez par beau temps, il faut vraiment l’inclure dans votre journée.

😭 Anse Marron

Renommée difficile, il est recommandé de faire cette randonnée avec un guide. Une partie du chemin passe sur des rochers, et il est facile de se perdre et de se retrouver dans des passages périlleux.

Le mot de la fin

La Digue est l’île habitée la plus authentique, et la plus reposante. Cela est dû d’une part à sa petite taille, mais aussi au fait qu’il y a très peu de voitures. J’ai vraiment adoré enfourcher mon vélo pour visiter, faire mes courses ou aller au restaurant. Les distances sont courtes, il n’y a pas de grosses grimpées, et tout est si calme. Seul petit bémol; les routes ne sont pas bien éclairées la nuit et nous étions bien contents d’avoir nos lampes frontales.

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